Vue sur le centre d'Istanbul.
Photo: Commission européenne
Par RFI
Depuis l’arrestation, le 18 janvier, des cinq musiciens de Grup Yorum, habitués aux persécutions policières, plusieurs manifestations ont eu lieu à Istanbul, dispersées violemment à l’aide de gaz lacrymogènes. Une nouvelle manifestation de soutien est prévue le 20 janvier. Grup Yorum (« commentaire » en turc), fondé en 1985, est accusé d’être proche du Parti révolutionnaire de la libération du peuple-Front (DHKP-C). Un groupuscule clandestin d'extrême-gauche qualifié de terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), ayant notamment tué un policier lors d’un attentat à la bombe en septembre dernier à Istanbul.
Ni surpris, ni même scandalisé, le porte-parole du Grup Yorum se dit très déçu, parce que la police qui a perquisitionné dans le studio d’enregistrement du groupe a saisi, et apparemment détruit, tous les morceaux de leur prochain album.
De nombreux internautes réagissent sur les réseaux sociaux. L'un d'entre eux interpelle les autorités : « combien d’instruments nous avez-vous cassés, de studios dévastés, d’ordinateurs pris, combien de fois nous avez-vous interpellés, interdits ou torturés ? Tout cela nous a-t-il fait taire ? »
Depuis plus d’un quart de siècle, Grup Yorum est l'un des groupes les plus écoutés par la jeunesse turque, qui se retrouve dans ses mélodies traditionnelles et ses textes révolutionnaires. C’est cet engagement à gauche, voire à l’extrême-gauche, qui a toujours valu aux musiciens de Grup Yorum leurs problèmes avec la police et la justice turques.
L’étudiante franco-turque Sevil Sevimli, actuellement jugée pour appartenance à un groupe terroriste, s’est d’ailleurs vu reprocher par le procureur d’être allée à leur concert du 1er mai 2012. Pas moins de 12 ans de prison ont été requis à son encontre.
« Grup Yorum victime d’une descente de police, Grup Yorum en garde à vue, Grup Yorum en prison… Nous sommes habitués à ce genre de nouvelles », s’amuse cet autre internaute.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire