Photo : Seda Öztas Kiyan, World Monuments Fund
Plaque tournante du transport d’Istanbul, l’imposante gare de style néogothique a été érigée en 1908 par des architectes allemands.
Des Québécois se mobilisent pour préserver la gare historique Haydarpasa d’Istanbul. Un journaliste féru de patrimoine et trois artistes préparent une exposition de leurs oeuvres afin de préserver cet espace public emblématique de la rive asiatique de la métropole turque.
Michael Werbowski, journaliste pigiste et amoureux du patrimoine, s’est associé aux artistes Suzie Pilon (estampe et gravures) Paul-Émile Rioux (arts numériques) et David Roffey (peinture) afin de réaliser une exposition qui sensibilisera le public au passé, au présent et au futur incertain de la gare Haydarpasa tout en nouant des liens entre artistes turcs et québécois. Trois artistes d’Istanbul participeront également à l’exposition.
« C’est le syndrome des gares qui tombent en désuétude, comme la gare Windsor ici », explique au Devoir Michael Werbowski, charmé par cet édifice surplombant le Bosphore lors sa couverture de la présidentielle turque de 2007.
Plaque tournante du transport d’Istanbul, l’imposante station de style néogothique a été érigée en 1908 par des architectes allemands comme cadeau du « dernier kaiser au dernier sultan » ottoman afin de prolonger la ligne ferroviaire vers Bagdad, écrit M. Werbowski sur son blogue (haydarpasha.blogspot.org). Elle desservait tout l’est du pays, assurant notamment la liaison jusqu’à la capitale Ankara.
En 2010, un important incendie avait ravagé le toit de la gare de ce quartier en plein boom de la métropole. Si bien que le World Monuments Fund (WMF) l’a inscrite sur sa liste 2012 des sites à surveiller.
« C’est le pont entre l’Orient et l’Occident. Est-ce que ça va rester dans l’enceinte publique ou être emporté par la vague de PPP ? s’inquiète M. Werbowski. Nous, on veut que ça reste un endroit public. » Favorisant le transport collectif ainsi qu’un usage culturel, M. Werbowski souhaiterait notamment que la Biennale d’Istanbul s’y tienne en 2013.
La gare est fermée depuis le début de l’année, pour rénovations. Les autorités politiques ont promis de la restaurer et de la transformer en centre culturel et commercial. Les rénovations visent aussi à adapter les installations à un train rapide reliant Istanbul à la capitale.
Mais M. Werbowski craint que ces promesses ne cachent des ambitions de privatiser le site. Il estime que l’avenir de l’édifice est emblématique des choix urbanistiques de cette grande métropole du xxie siècle : adopter le modèle de Dubaï ou garder un enracinement dans son histoire. Sur son site, le WMF explique que la communauté stambouliote favorise un usage qui préserve l’accès public et ouvert à l’édifice.
« Préservation, ça veut aussi dire préservation des traditions et de l’identité culturelle », explique l’artiste Suzie Pilon en précisant que les artistes choisis pour le projet travaillent tous sur la notion de territoires. Elle dirige le Centre de l’image et de l’estampe de Mirabel et travaille notamment en collaboration avec les communautés autochtones.
L’exposition intitulée Past, Present and a Certain Future s’amorcera le 28 novembre, jour de l’incendie de 2010, et devrait courir jusqu’au 15 décembre, dans les locaux mêmes de la gare historique.
Michael Werbowski, journaliste pigiste et amoureux du patrimoine, s’est associé aux artistes Suzie Pilon (estampe et gravures) Paul-Émile Rioux (arts numériques) et David Roffey (peinture) afin de réaliser une exposition qui sensibilisera le public au passé, au présent et au futur incertain de la gare Haydarpasa tout en nouant des liens entre artistes turcs et québécois. Trois artistes d’Istanbul participeront également à l’exposition.
« C’est le syndrome des gares qui tombent en désuétude, comme la gare Windsor ici », explique au Devoir Michael Werbowski, charmé par cet édifice surplombant le Bosphore lors sa couverture de la présidentielle turque de 2007.
Plaque tournante du transport d’Istanbul, l’imposante station de style néogothique a été érigée en 1908 par des architectes allemands comme cadeau du « dernier kaiser au dernier sultan » ottoman afin de prolonger la ligne ferroviaire vers Bagdad, écrit M. Werbowski sur son blogue (haydarpasha.blogspot.org). Elle desservait tout l’est du pays, assurant notamment la liaison jusqu’à la capitale Ankara.
En 2010, un important incendie avait ravagé le toit de la gare de ce quartier en plein boom de la métropole. Si bien que le World Monuments Fund (WMF) l’a inscrite sur sa liste 2012 des sites à surveiller.
« C’est le pont entre l’Orient et l’Occident. Est-ce que ça va rester dans l’enceinte publique ou être emporté par la vague de PPP ? s’inquiète M. Werbowski. Nous, on veut que ça reste un endroit public. » Favorisant le transport collectif ainsi qu’un usage culturel, M. Werbowski souhaiterait notamment que la Biennale d’Istanbul s’y tienne en 2013.
La gare est fermée depuis le début de l’année, pour rénovations. Les autorités politiques ont promis de la restaurer et de la transformer en centre culturel et commercial. Les rénovations visent aussi à adapter les installations à un train rapide reliant Istanbul à la capitale.
Mais M. Werbowski craint que ces promesses ne cachent des ambitions de privatiser le site. Il estime que l’avenir de l’édifice est emblématique des choix urbanistiques de cette grande métropole du xxie siècle : adopter le modèle de Dubaï ou garder un enracinement dans son histoire. Sur son site, le WMF explique que la communauté stambouliote favorise un usage qui préserve l’accès public et ouvert à l’édifice.
« Préservation, ça veut aussi dire préservation des traditions et de l’identité culturelle », explique l’artiste Suzie Pilon en précisant que les artistes choisis pour le projet travaillent tous sur la notion de territoires. Elle dirige le Centre de l’image et de l’estampe de Mirabel et travaille notamment en collaboration avec les communautés autochtones.
L’exposition intitulée Past, Present and a Certain Future s’amorcera le 28 novembre, jour de l’incendie de 2010, et devrait courir jusqu’au 15 décembre, dans les locaux mêmes de la gare historique.
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