Le procès du pianiste turc Fazıl Say, accusé d’avoir “incité le peuple à la haine et à l’hostilité” et d’avoir “dénigré publiquement les valeurs religieuses d’une partie de la population” (en l’occurrence l’Islam) s’ouvre aujourd’hui à Istanbul. Après avoir déclaré publiquement son athéisme, le virtuose avait publié sur son compte twitter des messages moquant la religion musulmane.
Dans l’un d’eux, l’artiste citait le poète Omar Khayyam, se demandant si le paradis s’apparentait à une taverne ou à une maison close. Dans un autre tweet, Fazıl Say s’étonnait de la vitesse à laquelle le muezzin avait récité la prière du jour : “Le muezzin a lu l’appel à la prière du soir en 22 secondes. Prestissimmo con fuco !!! Pourquoi cette précipitation ? Une amoureuse ? Une table de rakı ?”
Le code pénal turc (art. 216) sanctionne ce genre de faits de trois années de prison. Le procureur réclame jusqu’à un an et demi d’incarcération pour le compositeur.
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 18 octobre 2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire