jeudi 4 avril 2013

ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – La place de Beyazıt


Nouveau voyage dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Chantal et Jacques Périn nous emmènent sur la place de Beyazıt… et vous proposent une nouvelle photo mystère !
La place de Beyazıt (hier)
Située dans le centre historique d’Istanbul, la place de Beyazıt délimite au Sud et à l’Ouest le quartier éponyme encadré au Nord par la Mosquée de Soliman le Magnifique et à l’Est par le Grand Bazar.
C’est l’une des plus anciennes places de la cité située à l’emplacement du forum de Théodose (379-395).
Très tôt, ce lieu suscite l’intérêt du Sultan Mehmet Fatih, qui y fait construire son premier palais.
Très rapidement délaissé au profit du Topkapı Sarayı construit à l’emplacement de l’ancienne acropole de Byzance, le “vieux sérail” accueille désormais les veuves et les anciennes concubines des sultans qui viennent y finir leurs jours, éloignées du harem.
Photographes Sebah et Joaillier (circa 1890)
En 1828, le Sultan Mahmud II ordonne la construction d’une tour de guet faisant le pendant de la Tour de Galata et destinée à prévenir les incendies.
C’est à l’architecte ottoman Sarkis Balyan que cette mission est confiée.
Lentement abandonnés, les bâtiments du vieux sérail changent d’affectation et, en 1866, le Sultan Abdulaziz commande à l’architecte français J. Bourgeois, la construction de bâtiments destinés à abriter le Quartier Général du Ministère de la Guerre.
Face à cet ensemble s’élève l’imposante mosquée impériale que le Sultan Beyazıt II fit construire en 1506 et dont le dôme de 17 mètres de diamètre culmine à 44 mètres au dessus de la place.
Elle est le magnifique vestige d’un immense complexe, exceptionnel survivant des bâtiments détruits dans l’énorme incendie de 1953.
La place de Beyazıt (aujourd’hui)
Les temps changent, les affectations aussi et le Ministère de la Guerre fait place à l’Université d’Istanbul.
Réparties sur cinq campus, les 17 facultés offrent un riche choix d’orientations allant de la médecine à la littérature et de l’économie aux sciences vétérinaires…
Photo J.P. (2012)
Campus principal, Beyazıt se distingue par sa monumentale et emblématique porte décorée de calligraphies or sur fond vert ouvrant sur un verdoyant jardin dans lequel on peut encore apercevoir quelques ruines datant de l’époque romaine.
Située maintenant dans l’enceinte du campus de l’université, la Tour de Beyazıt –Serasker Kulesi comme on l’a également baptisée – offre une vue imprenable sur la ville.
Elle sert aujourd’hui d’indicateur météorologique grâce à un dispositif lumineux qui change de couleur pour indiquer le temps du lendemain.
Fermée au public depuis de nombreuses années, une réouverture prochaine est prévue qui permettra aux visiteurs de profiter de la vue circulaire qu’offrent les 12 fenêtres de l’étage de guet et de bénéficier d’un panorama unique sur la ville.
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 2 avril 2013
LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?
Chaque semaine, désormais, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.
Regardez la photo de droite: De quelle église s’agit-il ?
Pour voir cet objet offert par les encres Stephens, inventées par le chimiste londonien M. Stephen, il suffit de se rendre à la poste principale du quartier de Sirkeci
Construit en 1909 par l'architecte Vedat Tek, le bâtiment présente l’originalité d’un mélange de style ottoman et d'influences occidentales. A l’intérieur, arches et céramiques surplombent d’immenses comptoirs d’époque et un très rare et exceptionnel meuble-écritoire encore en service.
Fixé sur le mur à droite de l’entrée, ce thermomètre indique depuis un siècle la température ambiante tant en degrés centigrade qu’en fahrenheit.
Au delà de sa fonction utilitaire première, il confirme la présence et l’influence commerciale croissantes des nations occidentales dans l’empire ottoman du début du XXème siècle.
Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique et leur dernier article consacré à l’Aqueduc de Valens. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

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