Besoin de s'éclipser de la frénésie stambouliote ? Envie de profiter un peu de l'été ? Allez faire un petit tour du côté de Garipçe, dans le district de Sarıyer. Ce petit village de pêcheurs à une trentaine de kilomètres de Taksim offre une atmosphère paisible et relaxante, bien qu'il soit relativement fréquenté le week-end
Quelques maisons qui s'amoncellent autour d'une mosquée aux tons verts, deux restaurants les pieds dans l'eau au bord d'une crique, un fort vieux de plusieurs centenaires qui s'avance dans la mer... Bienvenue à Garipçe, un village de 400 habitants, dans le district de Sarıyer. La petite bourgade, qui se situe à l'embouchure du Bosphore, côté Mer Noire, se tient bien à l'écart de toute l'agitation stambouliote. Juste le va-et-vient des pêcheurs, avec, en arrière plan, les énormes cargos qui s'apprêtent à franchir le détroit du Bosphore... Un endroit idéal pour prendre un bol d'air pur et profiter du calme, le temps d'une escapade.
"La plupart des Stambouliotes viennent à Garipçe pour prendre un kahvaltı durant le week-end " indique Ali, natif des lieux, qui tient un restaurant dans le village. "Le poisson est également très frais. Il saute directement du bateau à l'assiette ! " indique l'homme en pointant du doigt les barques de pêcheurs qui viennent accoster le long du quai. Si le tourisme à la journée augmente, la pêche reste la principale ressource économique de Garipçe.
Après une pause gustative, les visiteurs peuvent se promener sur les sentiers qui entourent le village, et qui longent la côte. Une plage du nom de Büyükduman se trouve à 1,5 kilomètres au sud de Garipçe, mais elle n'est accessible qu'en bateau, car le chemin qui y mène est difficilement praticable. Une autre petite crique sablonneuse se trouve quant à elle au nord du bourg. On peut y faire trempette, moyennant une descente assez abrupte.
Garipçe : " un endroit un peu bizarre... "
On vient aussi à Garipçe pour découvrir son fort, l'un des plus anciens d'Istanbul, accroché sur le flanc nord du village. Construit par les génois vers le 15ème siècle, il a été restauré un peu plus tard sous l'Empire Ottoman, durant le sultanat de Mustafa III, entre 1757 et 1774. "Le fort servait à défendre l'entrée du Bosphore. De là, les soldats pouvaient observer les bateaux qui entraient dans le détroit ", précise Ali. Petit à petit, des hommes originaires des villes de Trabzon et de Rize, sur la côte de la Mer Noire, ont été envoyés à Garipçe afin de mener la garde dans le fort. "Ils étaient réputés pour être braves et doués dans le maniement des armes ". Puis, les soldats ont fait venir leurs familles, la population a augmenté, d'où l'implantation du village autour du fort, il y a un peu plus de deux siècles.
Lorsque les proches des soldats leur demandaient où ils habitaient exactement dans Istanbul, ces derniers répondaient : "dans un endroit un peu bizarre... ". C'est de là que vient le nom du village, puisque Garipçe, en turc, signifie "ce qui est étrange ".
Le village est bien sûr beaucoup plus fréquenté le week-end qu'en semaine. "Le dimanche, il y a parfois jusqu'à 2.000 visiteurs " indique Ali. Et ce chiffre pourrait bien augmenter dans les années à venir, puisque la construction dans le bourg d'un musée sous-marin et d'un centre culturel est actuellement en pourparlers. "Le village a été classé site historique en 1984 par le gouvernement, de par la présence du fort. L'édification de nouvelles infrastructures sera donc normalement encadrée par des règles strictes en matière de construction. À l'avenir, l'atmosphère de Garipçe devrait donc être préservée ".
Marie Tarteret (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 3 juillet 2012
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