La céramique glaçurée. Une définition
Afin d'illustrer le sujet sur lequel travaille l'Université de Bordeaux 3 en association avec "Sciences et Patrimoine culturel" nous avons choisi de présenter une centaine de fragments de céramique glaçurée dont nous pensons qu'ils sont représentatifs des milliers de fragments qui sont actuellement conservés dans les réserves du Musée Amir Temur de Shahrisabz, en cours d'examen et de description. De manière provisoire, nous les avons regroupés en une dizaine de types, essentiellement sur des critères relatifs à leur décor. Tous les fragments n'ont pas encore été analysés (physiquement) mais pour ceux qui l'ont été ont peut considérer que les supports céramiques sont calciques, à texture fine. Quand à la glaçure, elle est alcalino-plombifère. Comme on le verra, toute la gamme des matières colorantes connues au XIVème s ap J.C. a été largement utilisée pour les décors, y compris la feuille d'or et cette particularité de l'Islam médiéval : le décor de lustre métallique.
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L’idée de recouvrir un objet en pierre (stéatite) ou une céramique d’une fine couche de verre remonte à la fin du Néolithique au Pakistan, voici quelques six millénaires. Il n’est pas inutile de signaler que les films vitreux étaient de couleur bleu turquoise (à base de cuivre) et on ne sera pas étonné que leur découverte ait été synchrone, dans cette région du monde, de l’invention de la métallurgie du cuivre. On retrouvera son usage, environ six siècles avant notre ère sur des briques du Palais de Darius à Suse (Iran actuel). Ni les grecs, ni les romains – surtout les romains, si merveilleusement inventifs et habiles pour le verre- n’en feront un usage généralisé. Il faudra attendre l’Islam des VIII-IXème s ap J.C. durant lesquels l’inventivité explose littéralement, pour atteindre une exceptionnelle maîtrise aux XIII et XIVème s ap J.C. alors que l’Europe occidentale ignore encore ou connait à peine son existence et ses potentialités. On retiendra que la céramique glaçurée est une terre cuite (ou une fritte) recouverte d’une mince couche de verre. Il ne nous parait pas opportun, pour diverses raisons, de continuer de dire que ces céramiques sont « émaillées », « vernissées » ou des « faïences », termes qui ne font que créer de la confusion.
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