lundi 19 mars 2012

Théâtre KEBABSHOW : un concentré de talents époustouflants



La pièce mise en scène n’est autre que « Sept maris pour Hürmüz » (Yedi Kocalı Hürmüz - 1971), une adaptation de l’œuvre d’un des maitres de l’humour turc Sadık Şendil.

Rappel du synopsis pour les non-Turcs : Hürmüz, une Istanbuliote aussi belle que cupide et intelligente, a six époux pour « subvenir à ses besoins financiers et son confort de vie ». En effet, ils ne l’intéressent que pour leur argent et leurs cadeaux. Dès lors, elle reçoit malicieusement un mari différent chaque soir. Pourtant, un jour, elle tombe amoureuse d’un médecin qui envoie sa mère la demander en mariage. Les 6 maris, le médecin et les autres protagonistes se retrouvent dans une situation des plus inextricables que la rusée Hürmüz, en femme fatale avertie, va gérer avec espièglerie et beaucoup d’humour.

La pièce était adaptée et mise en scène par les membres du premier et seul groupe de théâtre turc de France : « Kebabshow », fondé par les créateurs de Radio « Made in Turkey » : Halil Üstündağ et Muhammet Akyüz.

La représentation de ce groupe qui se dit « amateurs » m’a littéralement émerveillé. La pièce a été jouée à guichet fermé. Les interprétations étaient extrêmement professionnelles. L’infatigable et inarrable Betül en Hürmüz ainsi que les autres personnages : le rustre mais hilarant « kıllı Memo », le barbier bègue, le caïd évadé, le mari « Karadenizli » ainsi que tous les autres interprètes ont réellement brillé par leur talent inouï. Les sociétés de culture musulmane sont connues en Occident entre autres pour la pratique de la polygamie c’est-à-dire le fait pour un homme d’avoir plusieurs femmes. Or les Turcs ont indéniablement apporté une fraicheur et leur originalité dans le monde islamique. Ainsi, Ils ont été ceux qui à travers la philosophie humaniste de Mevlana Celalettin Rumi et la confrérie des derviches tourneurs ont glorifié l’amour du Tout-Puissant et la tolérance immodérée envers son prochain : « Viens, viens, qui que tu sois, viens ». C’est aussi leur singularité qui a interdit en Turquie la pratique de la polygamie dès 1926, pourtant toujours légale dans l’immense majorité des pays à majorité musulmane. Et cette même singularité à de tout temps projeté la femme au cœur de la société turque en lui attribuant un rôle de premier plan. Dans cet esprit, le dramaturge Sadık Şendil a permuté la polygamie en polyandrie, le fait pour une femme d’avoir plusieurs époux. Et voilà, notre héroïne, Hürmüz avec ses sept s maris.

Un moment de pur bonheur, dans une salle comble, où l’on ne cesse de rire. Je vais reprendre les mots du dramaturge allemand Bertolt Brecht qui disait : « Un théâtre où on ne rit pas est un théâtre dont on doit rire. ». Je peux vous garantir que la salle toute entière a ri du début à la fin.

Incontestablement, nous devons soutenir et aider cette troupe de théâtre franco-turque qui brille par ses talents. Je me courbe devant ses prouesses et la prestation merveilleuse qu’elle a déployée hier soir.

Une vidéo de remise de prix au groupe Kebashow : http://www.dailymotion.com/kebabsho...

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