vendredi 2 mars 2012

les peintres français inspirés par l'empire ottoman



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Les peintres français du 19e siècle, de Gérôme à Delacroix, ont été marqués par leur rencontre imaginaire ou réelle avec l’Empire ottoman. Dans une période traversée par le romantisme et l’orientalisme, ces peintres ont su, à leur manière, retranscrire l’atmosphère et les couleurs d’une terre qui n’a jamais cessé de fasciner l’Europe.

La destination favorite des peintres français du 19e siècle a longtemps été la Turquie. Jean-Léon Gérôme, peintre aujourd’hui tombé dans l’oubli mais très connu en son temps, s’était émerveillé lorsque, remontant le Danube au cours de l’année 1854, il se rendit à Istanbul, attiré par la beauté que lui offrait cette ancienne Byzance. De nombreux tableaux représentent sa passion de la culture turque. L’un des plus célèbres reste certainement Les Derviches Tourneurs, une séance de musique accompagnée de la fameuse danse traditionnelle soufie. Ce tableau appartient de nos jours à un collectionneur privé. Mais de nombreux autres artistes ont su évoquer l’image de l’Empire ottoman au sein de la culture artistique française. Plus en lien avec l’actualité de l’époque, Eugène Delacroix, un des plus célèbres peintres de l’histoire française, s’est attaché à représenter l’Empire lors de la guerre d’indépendance de la Grèce, très présente dans l’esprit de l’époque. En 1824, il peint Le massacre de Scio, bien qu’il ne se soit jamais rendu en Turquie. Ce tableau reprend l’imaginaire des drapés et de l’érotisme qui alimenteront toute la conception orientaliste du romantisme français.


L’archéologie mise de côté au profit de l’imaginaire
Il n’est pas étonnant de voir beaucoup de clichés au sein des tableaux orientalistes. Généralement, les peintres représentaient les scènes de manière à mieux commercialiser leurs toiles. Il est donc normal que le fantasme qu’évoque l’Orient au cours du 19e siècle ait pris le pas sur les recherches archéologiques. La Prière publique dans une mosquée de Jean-Léon Gérôme en est l’exemple parfait. En premier lieu, parce qu’il était difficile de pouvoir peindre au sein d’un édifice religieux durant la prière, la bâtisse qui sert de décor à la toile est la mosquée de Cordoue, et non Sainte-Sophie. Ensuite, il est certain que les gestes pratiqués ne sont pas réels, car chacun des personnages a sa propre manière de prier, comme au sein des églises chrétiennes. Enfin, quelque soit le dignitaire ottoman, prier à l’écart est tout autant imaginaire que les habits fantasques dont il est affublé. La Turquie a fait longtemps rêver les maîtres de la culture occidentale, grâce aux oeuvres de ces artistes orientalistes. Mais il convient de ne pas oublier que les scènes décrites dans ces chefsd’oeuvre picturaux révèlent moins la réalité historique ou sociale de l’Empire ottoman que sa vision fantasmée, tout droit sortie du cerveau créateur des artistes français

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