vendredi 11 janvier 2019

LA LÉGENDE DES 7 DORMANTS

texte de jean Claude COMBRES

L’empereur romain Decius (249-251) pourchassait les Chrétiens car ils refusaient d’adorer les dieux païens. Sept jeunes qui croyaient en Jésus, pourchassés par les soldats de Decius,(pour d’autres il s’agirait de soldats du palais condamnés pour christianisme) se réfugièrent dans une grotte du mont Panayir à proximité d’Éphèse. 

La nuit venue, quand ils étaient endormis, les soldats sont venus et ont fermé la grotte avec une énorme roche. Les mois et les années passent et les sept jeunes et leur chien continuent leur très profond sommeil. 

Un matin, un berger qui faisait paître ses chèvres en-dessous d’un figuier découvre la pierre. Il la bouge et la lumière rentre dans la grotte. Les jeunes se réveillent, n’ayant aucune conscience du temps passé. Ils ont faim et envoient un des leurs pour acheter du pain. 

Quand il arrive sur la route de marbre près de la bibliothèque et du théâtre d’Éphèse, il s’étonne de voir des signes de croix sur les trottoirs. Quand il veut acheter du pain avec son argent on découvre le phénomène. Ni ses habits ni son argent ne sont d’époque. 

Quand l’empereur Theodosius II (408-450) apprend le miracle il fait le voyage depuis Byzance et se rend à Éphèse. Au 5° siècle, ce lieu très respecté devint un cimetière Chrétien au centre duquel se trouvait une basilique. Les sept dormants auraient été enterrés dans le sous-sol de cette basilique. 

Ce fut un lieu de pèlerinage très fréquenté du 5° au 15° siècle. 

Dans l’islam, le récit de la 18e sourate du Coran La Caverne évoque le récit des Sept Dormants d'Éphèse. Il diffère, sur certains points, de la légende chrétienne. Leur nombre est discuté et le récit coranique suggère qu'ils seraient trois, cinq ou sept, auxquels s'ajoute toujours un chien dans le but de condamner les spéculations à ce sujet. 

Vers l'an 500, Jacques de Saroug, évêque de Batnæ en Syrie, fait l'éloge des Dormants d'Éphèse, dans une des deux-cent-trente homélies qu'il a composées en syriaque. Le récit est repris en latin par Grégoire de Tours (De gloria martyr, l. I, c. XCV), Paul Diacre (I, c.IV), Nicéphore (Cal. 1. XIV, c. XLV), Syméon Métaphraste (P.G., CXV, 427-448), Jacques de Voragine dans la Légende dorée. (Wikipedia). 

Bien des peuples veulent s’approprier la légende des sept saints de Regraga, au Maroc, aux Ebonites. 

En Allemagne, les Sept Dormants d'Éphèse sont fêtés lors du Siebenschläfertag (de) le 27 juin. Il y a aussi une église des sept dormants près de Ruhstorf an der Rott en Bavière avec une excellente représentation des sept dormants dans le style rococo. 

En 1878, François-Marie Luzel et Ernest Renan publient tous les deux, dans le même numéro de la revue Mélusine, deux articles décrivant, pour le premier, la chapelle des Sept-Saints construite avec sa crypte près d'un dolmen dans la commune du Vieux-Marché (Côtes-d'Armor), le second la légende des Sept-Dormants. 

En 1954, Louis Massignon transforme cette hypothèse de rapprochement entre les Sept saints fondateurs de la Bretagne et les Sept dormants d'Éphèse en une certitude, et crée à cet endroit un pèlerinage islamo-chrétien. Selon lui, l'origine du pardon des Sept Saints remonterait au IIIe siècle, et leur culte serait parvenu au Vieux Marché par l'intermédiaire de moines et de missionnaires grecs qui accompagnaient les commerçants d'Orient sur la route de l'étain. Est lié à ce pèlerinage un ancien chant breton, ou gwerz, traduit par Geneviève Massignon, dont il reste 18 strophes dans le "Cantique de la procession". 

Cette hypothèse, qui ne repose sur aucune source, est contredite par l'histoire et l'origine galloise bien connue des Sept saints fondateurs de la Bretagne.

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